Le Figaro Magazine – Edition 12 Décembre 2014
La ville est en pleine transformation. Loin du cliché de destination pour retraités et touristes, elle attire de plus en plus les capitaux sud américains, les hedge funds new-yorkais et les enseignes de luxe.
Ceux qui ont investi dans la grande ville la plus latino des Etats-Unis se frottent les mains. Les prix ont bondi de 12,5 % en un an. Pourtant, la Floride était l’un des Etats les plus touchés par la crise immobilière. Aujourd’hui, la vigueur de l’économie américaine (3,9 % de croissance au troisième trimestre) booste le marché et la construction. «Nous avons vendu en trois mois la première tour de notre programme Paraiso Bay à Biscayne», explique Carlos F. Rosso, le président du promoteur américain Related. «Nous avons déjà des clients sur liste d’attente pour investir dans la deuxième tour, qui va être mise sur le marché», ajoute Adam Redolfi, chez Barnes. Dans les bons quartiers de l’agglomération, Coconut Grove, Coral Gables, Miami Beach ou les îles de la baie, la concurrence est rude pour s’offrir une maison pieds dans l’eau. Céline Dion, Enrique Iglesias (une star en Amérique latine) vivent là. «Une propriété de 2,8 hectares avec sa mangrove est à vendre 65 millions de dollars», note William Pierce, chez Coldwell Banker. Et de nouveaux quartiers émergent. A chacun son budget: avec 250.000 dollars, on peut trouver un studio art déco de charme. Avec 500.000 dollars un 3 pièces. Les prix n’ont pas retrouvé leurs plus hauts, ils sont au niveau de 2004. Mais investir outre-Atlantique ne s’improvise pas. Il faut notamment bien évaluer les charges et la fiscalité (la taxe foncière pèse près de 2 % du prix). De nombreux sites vantent des biens aux rendements alléchants, parfois trop. «Attention à ne pas se faire piéger en achetant des biens impossibles à revendre», avertit un professionnel.
S’installer aux USA, une bonne affaire
Sylvain Bignon est l’heureux propriétaire du Green Street Café à Miami. «Je suis arrivé il y a vingt ans. J’ai fait faillite, je suis reparti de zéro en travaillant dans une sandwicherie et j’ai créé ce café, puis un deuxième. Aujourd’hui, cela représente 15 millions de dollars de chiffre d’affaires», explique-t-il. Alors que, chez nous, les 35 heures font débat, lui affirme se battre pour que ses employés ne travaillent pas trop. Trop beau pour être vrai? Le rêve américain ne se termine pas toujours bien, mais il existe. Londres et l’Asie ne sont pas les seuls endroits de la planète qui attirent les Français désireux d’entreprendre. «Ici, il faut travailler, mais tout est possible. Un tiers de notre clientèle est constitué de Français de 40 à 50 ans qui veulent créer leur entreprise en Floride», affirme Thibault de Saint Vincent, le président de Barnes, qui connaît bien la région.
La politique d’immigration est pragmatique. «La meilleure façon de devenir résident est d’investir aux Etats-Unis en rachetant une entreprise ou en en développant une et en créant des emplois», indique Nicolas Billaud, qui vient de quitter Neuilly pour commencer une nouvelle vie chez Barnes. Aujourd’hui, il sélectionne des entreprises dans lesquelles pourraient investir les Français qui ont envie de recommencer leur vie en Floride.
«Miami n’est plus seulement une destination touristique, elle attire aussi les entreprises de santé et de la finance grâce à une fiscalité bien plus douce que celle de New York. En déménageant, un gérant de hedge funds qui y était basé économise en impôt sur le revenu de quoi s’offrir une maison», souligne Elisabeth Gazay, chez Barnes. Quartier d’anciens entrepôts, le nouveau Design District, où se mêleront luxe et design, est un symbole du nouveau tempo local et un hymne à l’architecture. Dans ce quartier, le promoteur Craig Robins mise sur une ville horizontale à l’européenne, dans laquelle on pourra marcher, alors qu’à Miami, ville verticale, la voiture reste reine.
Source : Immobilier.LeFigaro.fr